Ma belle ville de Toulouse,
Tu m’accueilles, tu me caresses de ton soleil depuis maintenant 25 ans.
À l’ombre de tes ruelles je contemple ta beauté d’ocre.
Tu caches mille bijoux d’architecture au cœur de tes cours. Tu ne dévoiles pas facilement tes secrets, il faut prendre le temps de te regarder, de pousser les portes…
Colonnes néo-classiques, édifices haussmanniens revisités à la sauce pourpre, voûtes d’ogives gothiques, influences flamandes, contemporain habilement amené, je ne cesse de te découvrir.
J’ai toujours aimé me balader dans ma ville rose et encore plus depuis que je suis maman. Marchant au rythme du bambin, j’apprécie chaque détail, j’ai le temps de lever la tête et d’apercevoir les pierres sculptées et les balcons fleuris. Je scrute ce qui se cache au-dessus des portails et derrière les portes cochères.
L’œil est nouveau lorsqu'on prend le temps.
La couleur fanée des vieux porches s’entrouvre sur les hôtels particuliers de briques rouges et de pierres blanches. Les murs se parent de galets de rivières. Je m’arrête toujours pour contempler les entrelacs subtils d’une maison au style art déco, surtout si elle a conservé ses vitraux. Ses angles cassés, ses arabesques de fer forgé, ses grandes fenêtres arrondies. Romantique et terriblement moderne !
J’aime beaucoup cette période, que ce soit en architecture, en art et surtout en mode.
De ces élégantes de l’époque, petite, ma grand-mère rêvait les silhouettes dessinées sur les catalogues et les réclames. J’emprunte et je m’inspire des coupes des robes taille basse, ceinturées aux hanches, les épaules menues, le style garçonne, les manches trois-quarts, l’encolure croisée.
Pour mes grands-parents, bretons 100% pur beurre, vivant non loin de la forêt de Brocéliande (oui oui, j’y ai même planté un arbre quand j’avais 9 ans !), le costume régional et les habits pratiques étaient plus d’usage que les toilettes raffinées des gens de la ville.
Une armoire trônait dans la pièce principale. À la campagne, c’était souvent la seule pièce où toute la famille vivait, non loin de l’étable. La chaleur des bêtes rendait l’hiver plus supportable. (Comme dans La Petite Maison dans la prairie mais version Breizh). Cette armoire contenait le linge de la maison. Lorsque l’on recevait des invités, il était de bon ton que tout le beau linge soit ordonné et à la vue, afin de juger de la richesse de la ferme.
Je me souviens enfant que nous avions conservé dans notre grand banc-coffre, en plus de ces fameuses revues de l’époque, des draps brodés et des chemises de mes grands-parents. (Non non il n’y avait pas de korrigans, ni de lutins dedans). Rentrées dans le pantalon, pour travailler la terre, ou en chemise de nuit, en lin dur ou en chanvre, de grandes chemises toutes modestes, droites, témoin de la vie paysanne. J’ai souvenir d’un linge rugueux, loin de la délicatesse de nos petits hauts et nuisettes modernes.
Ces blouses étaient simples et faites pour durer, j’en ai repris l’idée.
J’ai pris le sourire des filles du Sud, la douceur de l’atmosphère de ma ville rose.
J’ai conservé dans mon cœur mes racines bretonnes, la simplicité d’une vie rythmée de légendes.
La robe minimaliste Saé est née.
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