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Un crayon gris

Un crayon gris,


D’autres appellent ça un crayon à papier.


Tout démarre de là.


Avant le patronage. Avant la toile, blanche. Avant le tissu noir.


Une mine acérée et une vieille gomme. Un croquis, des crayonnés de recherche.


Poser dans le réel ce dessin.


Imaginer les contours d’une robe, construire ses volumes, à plat… Des mètres de papier blanc et une tonne de scotch.


Je trace, je découpe, j’étire les volumes, scinde la ligne, déploie les volumes, je donne de l’ampleur. Voilà le chemin qu’emprunte chacune de mes idées.


Je passe d’abord par la coupe à plat, puis je modifie mon patronage sur le mannequin, traçant directement au crayon sur la toile.


Je conçois en toile blanche et mon esprit voit en noir.


Mon œil a été habitué à regarder et mes mains à transposer dans le réel.


J’en ai parcouru des musées avec mon nounours, visité des expos avec mon petit poney sous le bras, j’ai flâné dans les festivals d’art contemporain avec un carnet de croquis dans le sac et appareil photo autour du cou.


J’ai eu un accès illimité à des peintures, des encres, des aquarelles, des crayons, des fusains, de la glaise, de la cire, des toiles, du bois, du papier, du tissu.


J’aime l’odeur du white spirit, j’ai mangé de la pâte à sel, fait sécher des pétales de rose dans l’annuaire, fabriqué du slime avec de la maïzena, dessiné les ombres à la plume pendant des heures, développé mes photos en chambre noire, plâtré toute la tête de mon copain et fait un masque de monstre en latex (vive les vapeurs d’ammoniaque) et fabriqué le costume qui va avec (comment vous dire que pour carnaval, je suis ready !).


J’ai découpé des jeans, me suis désespérée à coudre du satin, ai découvert le mode d’emploi de la machine à coudre dix ans plus tard… Je me suis même approchée des performances contemporaines, essayé de composer avec l’art conceptuel, confrontée à la question ultime de qu’est-ce que l’art… aïe, j’ai le cerveau qui fume !


L’ennui n’existe pas…


Alors bien sûr, je guette les expositions, les talents émergents, les performances de danseurs contemporains.




Cette semaine j’ai rencontré une autre passionnée de crayons gris, Capucine. Elle met à l’honneur notre belle ville de Toulouse dans des dessins d’une finesse et d’une précision exquise. On y plonge notre regard et contemple chaque détail durant des heures. Un œil délicat se pose sur notre ville rose, le trait assuré. Ultra réaliste et divinement poétique, l’atelier de Capucine


"Chaque demeure, chaque édifice, chaque lieu représente un moment de notre vie, une part de ce que nous sommes. Je redonne vie à ces lieux qui nous sont chers en vous proposant un dessin unique à offrir ou à s'offrir !" Capucine

Puis je suis allée faire mes adieux à la galerie Croix-Baragnon. Eh oui, cet espace qui offrait un nouveau regard sur les artistes contemporains émergents ou confirmés ferme ses portes.



Le temps d’un été, l’espace Croix-Baragnon a convoqué les artistes qui ont tissé une histoire singulière et continue avec ce lieu. Morceaux choisis de leur toute dernière expo.



Travailler ( avec ) la lumière ainsi que le fait Gilles conan, c’est alors prendre à bras le corps cette évidence pour montrer qu’elle n’en est pas une ; en faire l’objet même de la création, en avançant en équilibriste le long d’une ligne qui départage le banal du spectaculaire. Les œuvres qui résultent de cette démarche manifestent tout d’abord les propriétés plastiques des flux lumineux et des dispositifs techniques permettant leur production : projecteurs, ampoules à incandescence ou halogènes, leds, etc …



Emmanuelle Castellan réalise des œuvres à la fois abstraites et narratives. Elle s'inspire d'images existantes dont elle soustrait un sujet, pour n'en conserver que la trace sur la toile, dans l'abstraction élémentaire.



En perpétuelle recherche d'intensité, le travail photographique de Gaël Bonnefon berce l'oeil du spectateur par la persistance d'une lumière déclinante, d'un jeu de clair-obscur et de ciels laiteux.


Différents mediums, différentes techniques.


Et toujours la beauté des gris, des noirs, graphiques, massifs, les bleus saturés, les verts délavés, des blancs texture, de la matière, de la simplicité.


De la poésie pure qui fait vibrer mon regard jusqu’à atteindre mon cœur.



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